Le CNRS et l’océan, un défi collectif

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L’océan fait aujourd’hui face à de grands défis qui menacent sa survie : fonte des glaces, événements climatiques extrêmes, usages humains en mer, pollution… Face à ces constats, le CNRS se mobilise : il encourage les recherches sur le sujet, favorise les innovations et diffuse les connaissances pour sensibiliser le public et les décideurs. Tour d’horizon de ses actions.

Cinq choses à retenir sur le CNRS et l’océan

  1. Plus de 1000 scientifiques du CNRS travaillent sur le sujet de l’océan dans une cinquantaine de laboratoires. L’organisme est l’un des tout premiers organismes de recherche au monde capable d’observer et d’étudier l’océan dans toutes ses dimensions au travers de toutes les disciplines scientifiques.
  2. Le CNRS porte avec l’Ifremer le One Ocean Science Congress, qui réunira plus de 2 200 participants venus de plus de 110 pays, du 3 au 6 juin à Nice. Organisé en amont de la troisième conférence des Nations unies sur l’océan (UNOC-3) c’est la première fois qu’un congrès scientifique précède une conférence onusienne. Pilier scientifique de l’UNOC, l’OOSC publiera 10 recommandations des scientifiques à destination des décideurs sur les grands enjeux de l’océan.
  3. Le CNRS pilote le Groupe de recherche océan et mers (OMER) : un espace de recherches multidisciplinaires qui étudie l’état de santé de l’océan, sa modélisation globale, les écosystèmes et socio-écosystèmes marins, et la préservation de la biodiversité et de ses ressources.  
  4. De nombreuses start-up issues de recherches CNRS cherchent à relever les défis auxquels sont confrontés les océans : préservation de la biodiversité, exploitation durable du milieu marin, transition énergétique du transport maritime, etc.
  5. Le CNRS organise régulièrement des événements (conférences, expositions, visites…) pour sensibiliser le public aux grands enjeux liés à la mer et l’océan, et diffuse les connaissances auprès des décideurs.

Des milliers de scientifiques mobilisés pour l’océan

Mieux comprendre les océans pour mieux les préserver : c’est pour servir cet objectif majeur que le CNRS encourage toutes les recherches scientifiques sur l’océan. Aujourd’hui, plus de 1000 scientifiques travaillent sur ce sujet dans une cinquantaine de laboratoires. L’océan est ainsi étudié sous tous ces aspects, des grands fonds aux littoraux, en passant par l’étude de ses usagers, des professionnels de la mer, ou encore de l’économie liée à son exploitation. 

Depuis 2018, le CNRS s’est doté d’une « Task Force océan » qui définit la stratégie scientifique de l’organisme sur le sujet et encourage la coopération entre les disciplines des 10 instituts du CNRS. 

Aujourd’hui, le CNRS copilote quatre programmes nationaux de recherche du plan France 2030 en lien direct avec l’océan : BRIDGES, dédié à la gestion durable des ressources marines dans le sud-ouest de l’océan Indien ; Océan et Climat, sur la préservation de l’océan au sens large ; Grands fonds marins, sur la thématique du même nom ; et ATLASea, qui vise à séquencer le génome d’espèces marines pour mieux protéger les formes du vivant.

Par ailleurs le Groupement de recherche océan et mer (GDR OMER) fédère autour de l’océan des scientifiques de tous horizons. Ses missions : animer et fédérer les communautés scientifiques engagées dans l’étude des océans, coordonner des activités de recherche pluridisciplinaires autour de l’océan, suivre les évolutions du domaine, former, et valoriser et partager les travaux issus des recherches sur l’océan. 

Voir le site du GDR OMER 

Enfin, le CNRS porte, avec l’IFREMER, le One Ocean Science Congress, organisé du 3 au 6 juin, quelques jours avant la troisième conférence des Nations Unies sur l'océan (UNOC-3). Son but : rassembler la communauté scientifique sur la thématique de l’océan et formuler des recommandations qui serviront de « socle pour les discussions politiques de la conférence onusienne », comme le précise Joachim Claudet, conseiller Océan du CNRS dans un entretien
C’est la première fois qu’un congrès scientifique précède une conférence des Nations Unies. Une nouveauté qui résulte d’un choix politique clair : faire de la troisième conférence des Nations unies sur l’océan un rendez-vous diplomatique nourri par les connaissances scientifiques.

Voir le site One Ocean Science Congress
Lire les recommandations issues du One Ocean Science Congress

L’océan est un bien commun mondial, dont la préservation exige une réponse collective : le CNRS s’implique pleinement dans les grands outils scientifiques collaboratifs internationaux dédiés à sa connaissance et à sa gestion durable. L’IPOS, nouveau panel international pour la durabilité de l’océan, dans lequel est impliqué le CNRS, compte d'ailleurs parmi les enjeux de l’UNOC-3. 

Observer, étudier, modéliser

Comment les 1 000 scientifiques et 50 laboratoires du CNRS mobilisés sur les questions liées à l’océan conçoivent sans cesse de nouveaux outils plus performants pour percer ses secrets et révolutionner notre perception de la vie marine.

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Voir la playlist « Océan la science en mouvement » 

En un clin d'œil, les champs de recherches du CNRS sur la mer et l'océan :

La Fondation CNRS et l’océan

La Fondation CNRS abrite plusieurs fondations sous égide engagées dans la recherche scientifique et la sensibilisation aux enjeux environnementaux mondiaux, notamment la préservation des océans, des milieux polaires et l’impact du changement climatique.

  • La Fondation Albédo pour la Cryosphère soutient des recherches interdisciplinaires sur les milieux glacés, indicateurs majeurs du réchauffement climatique. Présente à l’UNOC 2025 à Nice, elle finance le Pavillon Cryosphère, dans le cadre de l’Année internationale des glaciers et de la Décennie pour les sciences de la cryosphère (2025-2034).
  • L’Ocean Sustainability Foundation (OSF), portée par Françoise Gaill, biologiste, océanographe et directrice de recherche émérite au CNRS, appuie l’IPOS (International Panel for Ocean Sustainability). L’OSF participera à One Ocean Science et à l’UNOC 2025.
  • La Fondation Science4Reefs concentre son action sur les récifs coralliens polynésiens, en soutenant une recherche appliquée et collaborative avec les populations locales, pour leur restauration et leur préservation.
  • La Fondation 1 Ocean développe des actions de sensibilisation grand public, notamment via des expositions et productions audiovisuelles. Elle pilote un projet international d’exploration avec l’UNESCO, dans le cadre de la Décennie des Nations Unies pour l’Océan (2021-2030).

Start-up et laboratoires communs avec des entreprises : innover pour l’océan

Acteur clé de l’innovation en France, le CNRS compte plus de 2000 start-up créées à partir de technologies issues de recherches scientifiques menées dans ses laboratoires sous tutelle. Parmi ces start-up, plusieurs répondent aux grands défis liés à l’océan et développent des technologies pour assurer sa pérennité et sa durabilité.

Innov&Sea, qui a bénéficié du programme RISE d’accompagnement à la création de start-up du CNRS, analyse la toxicité des cosmétiques sur l’environnement marin en effectuant des tests sur des cultures cellulaires d’invertébrés marins. Le but : aider ses clients à formuler des produits plus respectueux de l’environnement marin.

Reef Pulse propose des solutions de suivi de l'état et du fonctionnement des récifs coralliens, afin de contribuer à leur conservation au niveau mondial. La start-up utilise pour cela des solutions de suivi acoustique : concrètement, elle enregistre le son sous-marin ambiant des récifs coralliens pour suivre en temps réel l’état de santé de l’écosystème.

Fournir des données océaniques innovantes, fiables et précises, tel est le but d’Amphitrite. La start-up fusionne de multiples données satellitaires et in-situ en utilisant l'intelligence artificielle afin de fournir une information adaptée aux besoins des acteurs maritimes et leur permet ainsi de réduire leur consommation en fioul lourd, très polluant et coûteux. 

Le CNRS favorise également la collaboration avec les entreprises, notamment en encourageant le modèle du laboratoire commun qui reposent sur une thématique scientifique commune, une gouvernance partagée et la mise en commun de moyens humains et matériels. Les recherches autour de l’océan ont ainsi donné lieu à plusieurs laboratoires communs entre scientifiques et entreprises. Par exemple : 

  • LTISM : Naval Group et l’Institut Matériaux Microélectronique Nanoscience de Provence (CNRS/Aix-Marseille Université/Université de Toulon) développent des technologies avancées pour le traitement du signal et de l'information en milieu sous-marin.
  • MATritime : ce laboratoire commun associe Bañulsdesign et le Centre de mathématiques appliquées (CNRS/École polytechnique/Inria). Son but : développer des outils numériques et statistiques pour accompagner la transition énergétique du transport maritime en modélisant les incertitudes liées à la conception et à l’exploitation des navires.
  • TrackinOil : ce partenariat entre le laboratoire LEMAR (CNRS/Ifremer/IRD/Université Bretagne Occidentale) et l'entreprise Polaris, a pour objectif de développer des outils de traçabilité des huiles marines en utilisant des techniques de profilage moléculaire et de signature isotopique. 

Partager les connaissances pour assurer la pérennité des océans

Le CNRS diffuse régulièrement les connaissances sur l’océan auprès du grand public, notamment à travers des événements, comme les Échappées inattendues, des rencontres entre les scientifiques et le public partout en France. 

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Plongée dans l'océan du futur à travers le regard de chercheurs en écologie marine, en géodésie spatiale ou encore en philosophie de l’océan.

Parmi les Échappées inattendues à voir ou à revoir : « Laissez-vous surprendre par les algues », « Plongée dans l’océan », « Sous l’océan, encore l’homme ? » , « 20 000 espèces sous les mers », « Océan sous surveillance », « Planktoquest plongée dans le monde invisible des océans », « Marseille en mer : plus de son, plus d’images ? », « Les premiers moments de la vie d’un oursin ».  

Découvrir les Échappées Inattendues

Le CNRS organise également des Visites insolites dans ses laboratoires en petit comité (sur inscription uniquement). Lors de la dernière édition, les participants ont pu découvrir un navire de recherche et plonger dans le métier de biologiste marin, visiter la plateforme Stella Mare et son écloserie, ou encore se confronter à une « vague scélérate » dans la grande soufflerie de Luminy. 

Découvrir les Visites Insolites

Et en 2025, le CNRS propose une exposition « L’océan, si fort et si fragile » qui rappelle à quel point l’océan a besoin de toutes les sciences. 

Exposition sur l'océan de cnrs images

L’exposition montre comment, pour mieux le comprendre et le préserver, les scientifiques du CNRS explorent chaque facette de l’océan, des abysses aux courants, des vents de surface aux interactions avec les sociétés humaines, et décryptent ce monde bleu, clé de l’équilibre de notre planète. L’exposition peut être réservée ici.

Enfin, partager les connaissances scientifiques, c’est aussi proposer aux médias de faire intervenir des experts CNRS sur leurs supports. Dans ce but, le CNRS publie une liste d’experts sur l’océan à destination des journalistes

Pour plonger dans le grand bain